Société Alzheimer du Canada : les plus récents bénéficiaires de financement de la recherche sur les troubles neurocognitifs
Chaque année, le Programme de recherche de la Société Alzheimer finance des projets de recherche sur la maladie d’Alzheimer et autres troubles neurocognitifs qui ont pour objectif de déjouer les projections. En 2024, nous avons accordé plus de 5 millions de dollars à 40 chercheur·euses de partout au Canada.
En 2024, le Programme de recherche de la Société Alzheimer a investi 5 244 000 $ dans des projets menés par 40 chercheur·euses. Merci à nos extraordinaires donateur·trices et à nos précieux partenaires, notamment la Fondation Brain Canada, l’Institut du vieillissement (Instituts de recherche en santé du Canada), Research Manitoba, la Saskatchewan Health Research Foundation et le Fonds de Recherche du Québec.
Le Programme de recherche de la Société Alzheimer finance la recherche sur les troubles neurocognitifs au pays au moyen de bourses divisées en quatre catégories : bourse de doctorat, bourse postdoctorale, subvention pour nouvelle chercheuse/nouveau chercheur et subvention de preuve de concept. Les recherches financées se répartissent en huit domaines prioritaires, énumérés ci-dessous.
Soins
Soins
Sadaf Murad Kassam, Université de l’Alberta
Titre: Explorer les expériences d’hospitalisation des personnes âgées des communautés arabe et sud-asiatique vivant avec des troubles neurocognitifs et de leurs partenaires de soins.
Bourse/subvention: Bourse de doctorat
Les communautés racialisées se heurtent souvent à une multitude de difficultés dans l’accès équitable aux services de soins. La discrimination et le racisme dans les pratiques de santé empêchent ces personnes et leurs aidant·es, surtout pour les personnes âgées ayant des troubles neurocognitifs, d’accéder à des services culturellement respectueux. Dans ces communautés, les troubles neurocognitifs sont souvent tabous et stigmatisés. Le résultat : les personnes concernées évitent souvent hôpital jusqu’à ce que leur vie soit en danger. À ce jour, aucune étude canadienne ne s’intéresse à l’expérience d’hospitalisation des personnes vivant avec des troubles neurocognitifs dans les communautés arabe et sud-asiatique. Mon projet de recherche vise à combler cette lacune en explorant le sujet, avec un accent sur les personnes âgées, les aidant·es et les prestataires de soins. Les résultats donneront le la pour des soins culturellement inclusifs en contexte hospitalier, lesquels répondront aux besoins divers des personnes âgées vivant avec des troubles neurocognitifs. En permettant aux communautés racialisées de s’exprimer sur leurs expériences d’hospitalisation, nous souhaitons promouvoir l’inclusivité et contribuer au changement positif dans les pratiques de santé.
André Smith, Université de Victoria
Recherche cofinancée par la Fondation Brain Canada
Titre: Analyse critique des perspectives des personnes proches aidantes sur l’aide médicale à mourir et de leurs expériences en la matière.
Bourse/subvention: Subvention de preuve de concept
Avec cette étude, nous tentons de comprendre le parcours de décision des familles qui accompagnent un·e proche vivant avec un trouble neurocognitif et souhaitant accéder à l’aide médicale à mourir (AMM). Légalisée au Canada en juin 2016, l’AMM permet aux personnes admissibles de mettre fin à leur vie par administration pharmacologique, laquelle est effectuée par un·e médecin, un·e infirmier·ère praticien·ne ou la personne concernée elle-même sur prescription d’un·e médecin ou d’un·e infirmier·ère praticien·ne. Un amendement datant de 2021 autorise les personnes dont le décès naturel est raisonnablement prévisible à accéder à l’AMM même si elles perdent la capacité à y consentir avant l’administration du médicament. Cette étude porte spécifiquement sur le stress vécu par les personnes proches aidantes, sur leurs besoins de soutien non comblés, et sur la manière dont les inégalités dans les soins de longue durée affectant les personnes vivant avec un trouble neurocognitif jouent sur la prise de décision en matière d’AMM.
Juanita-Dawne Bacsu, Université Thompson-Rivers
Recherche cofinancée par l’IRSC-IV
Titre: Améliorer les soins cognitifs en milieu rural par l’expérience de vie : priorités, programmes et besoins.
Bourse/subvention: Nouvelle chercheuse
L’âge est un important facteur de risque des troubles cognitifs et neurocognitifs, et la population rurale est vieillissante. Les personnes âgées de ces communautés font face à des difficultés uniques dans l’accès aux soins cognitifs, notamment pour des raisons de transports publics, de finances, de disponibilité des spécialistes et de stigmatisation des troubles neurocognitifs. Avec cette étude, nous souhaitons améliorer les soins cognitifs en milieu rural à l’aide d’entrevues et de discussions de groupe, par l’intermédiaire desquelles nous déterminerons les priorités, les programmes nécessaires et les besoins de services de cette population. Les résultats pourront informer les politiques, la pratique et les programmes afin de soutenir les personnes âgées qui vivent avec des troubles neurocognitifs en milieu rural.
Oi Yee Wong, Université de la Colombie-Britannique
Titre: Cocréer des programmes de réalité virtuelle culturellement pertinents pour les personnes âgées vivant avec des troubles neurocognitifs en contexte communautaire : un projet de recherche centré sur la patientèle.
Bourse/subvention: Bourse de doctorat
On sait maintenant que la réalité virtuelle (RV) peut améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec un trouble neurocognitif. Pourtant, la recherche laisse souvent de côté les personnes qui vivent en milieu communautaire et la pertinence culturelle de la RV. Mon étude vise à combler ces lacunes par la création d’expériences de RV culturellement pertinentes pour les personnes vivant avec un trouble neurocognitif et leurs proches aidant·es en milieu communautaire. Le but est d’explorer l’impact de tels programmes dans différents groupes culturels et de déterminer les éléments facilitateurs et les barrières d’un processus de cocréation pertinent. Les participant·es collaboreront lors de quatre séances pour planifier, filmer et monter des vidéos de RV basées sur leur contexte culturel et leurs préférences, puis parleront de leurs expériences à l’occasion d’entrevues. Dans le cadre de cette étude, nous concevrons un documentaire qui encourage les initiatives de cocréation de programmes de RV en milieu communautaire, ainsi qu’une trousse à outils connexe. Notre projet peut favoriser l’équité et l’inclusion des personnes ayant un trouble neurocognitif dans la recherche grâce à la collaboration.
Aaron Jones, Université McMaster
Titre: Soins gériatriques d’urgence pour les personnes vivant avec un trouble neurocognitif en Ontario.
Bourse/subvention: Nouveau chercheur
Au Canada, les personnes vivant avec des troubles neurocognitifs fréquentent beaucoup les urgences. Pourtant, ces services n’ont pas été pensés pour répondre à leurs besoins. Cette patientèle est plus vulnérable que les personnes âgées aux urgences : délires, chutes, admissions à l’hôpital... Les programmes de médecine gériatrique d’urgence sont des programmes spécialisés pilotés par des infirmier·ères et qui ont pour objectif de fournir des soins d’urgence complets, holistiques et centrés sur la personne à cette patientèle. Nous souhaitons établir un portrait précis des soins d’urgence offerts aux personnes vivant avec un trouble neurocognitif pour en déceler les lacunes et le potentiel d’amélioration. Nous analyserons également l’accessibilité des programmes de soins gériatriques d’urgence pour les personnes vivant avec un trouble neurocognitif. Enfin, nous présenterons des données probantes sur l’efficacité de ces programmes dans l’amélioration des résultats cliniques de cette clientèle. Ces données informeront directement les stratégies visant à élargir les programmes d’urgence gériatrique à l’échelle du pays.
Arlene Astell, Université de Toronto
Recherche cofinancée par la Fondation Brain Canada
Titre: Moyens mnémotechniques pour améliorer l’autonomie des personnes vivant avec des troubles neurocognitifs.
Bourse/subvention : Subvention de preuve de concept
Les activités quotidiennes, par exemple la cuisine, deviennent souvent source de difficultés pour les personnes vivant avec un trouble neurocognitif. Elles sont capables d’effectuer les tâches physiques, comme remplir une théière ou éplucher une pomme de terre, mais peinent à relier cognitivement ces tâches entre elles. La littérature montre que les moyens mnémotechniques peuvent aider les enfants à finir certaines tâches, ou les personnes aphasiques à communiquer. Renforcer ces méthodes pourrait permettre aux personnes vivant avec un trouble neurocognitif de conserver leur autonomie quotidienne.
Gelareh Hajian, Université de Toronto
Titre: Sur la route de la mobilité durable : adapter les véhicules automatisés pour les personnes âgées vivant avec un trouble neurocognitif.
Bourse/subvention : Bourse postdoctorale
L’obligation de renoncer à conduire a un impact considérable sur les personnes vivant avec des troubles neurocognitifs, aggravant leur déclin cognitif, diminuant leur autonomie et nuisant à leur santé. Les véhicules à automatisation conditionnelle (VAC), une toute nouvelle technologie d’automatisation, représente une solution prometteuse pour ces personnes : ils exécutent la plupart des tâches de conduite, ce qui retarderait le moment d’abandonner complètement la conduite tout en assurant le maintien de pratiques sécuritaires. Les VAC proposent des fonctionnalités de sécurité améliorées par rapport aux véhicules traditionnels, mais ils requièrent une intervention humaine à leurs limites opérationnelles. La personne au volant doit donc être consciente de son environnement et alerte, des compétences souvent compromises par un trouble neurocognitif. Cette étude s’intéresse à la manière d’adapter les VAC aux besoins des personnes ayant un trouble neurocognitif, en améliorant la sécurité et l’efficacité de ces véhicules. Par l’élaboration de solutions de conception ciblées, notamment d’un système d’avertissements multimodaux et de stratégies solides de surveillance, l’étude vise à prolonger la mobilité et l’autonomie de ces personnes, à alléger le fardeau des proches aidant·es et à améliorer la qualité de vie sans compromettre la sécurité routière.
Grace Liu, Université de Waterloo et Institut Schlegel de recherche sur le vieillissement
Titre: Élaboration conjointe de lignes directrices cliniques pour la promotion de l’activité physique et de la qualité de vie chez les résident·es ayant un trouble neurocognitif.
Bourse/subvention : Bourse postdoctorale
Le groupe de travail de la International Association of Gerontology and Geriatrics recommande l’activité physique pour les personnes âgées en centre de soins de longue durée, puisqu’elle présente de vastes avantages pour la cognition, le fonctionnement et la vie quotidienne. Or, les recommandations ne précisent pas les changements en matière de politiques et de pratiques qui s’imposent, ni la manière de les opérer. Ce manque d’orientation peut donner lieu à des programmes inégaux et inefficaces. Puisque les résident·es ayant un trouble neurocognitif ont probablement accès à moins de programmes, l’élaboration de lignes directrices est essentielle à la prestation de soins uniformes, équitables et de grande qualité.
Susan Bronskill, Institut de recherche Sunnybrook
Recherche cofinancée par la Fondation Brain Canada
Titre: Conséquences sur le système de santé des nouveaux traitements contre la maladie d’Alzheimer : faciliter la planification de la capacité avec des données concrètes.
Bourse/subvention: Subvention de preuve de concept
Au Canada, beaucoup de gens vivent avec la maladie d’Alzheimer. Peu de traitements existent, mais de nouveaux médicaments promettent d’en ralentir la progression et d’en prévenir l’aggravation. Quand des études auront prouvé que ces médicaments sont sûrs et utiles, le Canada devra déterminer comment en assurer la disponibilité de manière équitable. Notre système de santé a-t-il les ressources nécessaires pour répondre à l’éventuelle demande?
Notre étude vise à évaluer l’ampleur du manque de ressources et à prévoir les autres renseignements dont l’Ontario aura besoin pour coordonner le traitement des troubles neurocognitifs. Nous consignerons les préférences en matière de traitements et de protocoles de soins des parties prenantes suivantes :
- personnes ayant une expérience vécue;
- prestataires de soins;
- responsables de politiques.
Nous associerons ces renseignements aux données sur l’utilisation actuelle du système de santé par les Ontarien·nes pour établir des options d’accès aux nouveaux traitements.
Manon Spigarelli, Université Laval
Titre: Effets de la stimulation magnétique transcrânienne cérébrale (rTMS) sur la dénomination d'actions avec vidéos chez des personnes avec une aphasie post-AVC.
Bourse/subvention: Bourse de doctorat
Chaque année, les troubles neurocognitifs affectent de façon considérable la vie de nombreuses personnes. L’anomie, soit la difficulté à nommer les choses et les actions, est l’un des effets les plus déroutantset nuit grandement à la communication et à l’engagement social. L’étude vise à voir si un mélange de stimulation cérébrale non invasive et d’orthophonie peut améliorer dans ces cas la capacité de nommer adéquatement des actions. Y participeront 40 personnes vivant avec des troubles neurocognitifs. Elles seront alors séparées en deux groupes : le groupe A sera soumis à la stimulation cérébrale en plus de suivre des séances d’orthophonie axées sur les verbes d’action, tandis que le groupe B sera également soumis à la stimulation cérébrale, mais suivra plutôt des séances d’orthophonie placebo. Les fonctions de chaque personne seront évaluées avant et après l’intervention pour faire état des progrès. Ces travaux de recherche visent à améliorer la capacité à communiquer et la qualité de vie des personnes vivant avec des troubles neurocognitifs. Les résultats pourraient également contribuer à la création de nouveaux protocoles de réadaptation jumelant la stimulation cérébrale et l’orthophonie.
Andrew McLennan, Université de Regina
Recherche cofinancée par la Saskatchewan Health Research Foundation
Titre: Évaluation des outils d’observation de la douleur auprès d’un échantillon de personnes âgées avec des troubles neurocognitifs graves, en collaboration avec des personnes proches aidantes.
Bourse/subvention: Bourse de doctorat
Ne pas évaluer la douleur des personnes vivant avec des troubles neurocognitifs peut entraîner de graves problèmes de santé, réduire leur qualité de vie et même provoquer leur décès. L’American Geriatric Society (AGS) recommande d’évaluer la douleur chez cette patientèle au moyen d’outils observationnels et des connaissances des personnes proches aidantes. La plupart des outils d’observation de la douleur n’ont pas été soumis à suffisamment de tests psychométriques, ce qui a une incidence sur leur efficacité.
Cette étude consiste à mener une évaluation psychométrique rigoureuse de certains des outils d’observation de la douleur qui fonctionnent le mieux auprès de la patientèle âgée avec des troubles neurocognitifs, en sollicitant la collaboration de personnes proches aidantes en contexte urbain au Canada. Ces dernières offriront à l’équipe de recherche leur point de vue sur la détection de la douleur et l’application des connaissances. Mon but est d’adopter une approche collaborative pour améliorer les outils d’évaluation de la douleur, dans l’espoir de diminuer la souffrance et de potentiellement sauver des vies.
Elin Karlsson, Université Western Ontario
Title: Optimisation de la santé des personnes ayant reçu le double diagnostic de perte auditive et de trouble neurocognitif par la validation et le déploiement préliminaire d’une évaluation novatrice et centrée sur la personne de l’audition au quotidien.
Bourse/subvention: Bourse postdoctorale
Le tiers des adultes de plus de 65 ans vivent avec une perte auditive; c’est donc le troisième problème de santé chronique le plus courant chez les personnes âgées. L’isolement social, la dépression et le risque accru de trouble neurocognitif sont des conséquences fréquentes de la perte auditive. La perte auditive et les troubles neurocognitifs sont étroitement liés, et les études montrent qu’une perte auditive non traitée représente un facteur de risque pour un trouble neurocognitif à début précoce. Il s’écoule souvent dix ans avant qu’une personne demande de l’aide pour une perte auditive, et le sous-diagnostic dans les établissements de soins primaires prolonge ce délai. Celui-ci peut accentuer le risque de trouble neurocognitif et aggraver le pronostic. Ce projet vise à élaborer des outils permettant de détecter la perte auditive et ses conséquences à un stade précoce, et à faciliter les interventions concrètes. Il se divise en deux volets : premièrement, la validation du Hearing and Functioning in Everyday life Questionnaire (HFEQ) pour les personnes âgées présentant ou non un déclin cognitif; deuxièmement, le déploiement du HFEQ dans les soins primaires et l’évaluation de son implantation.
Yu Qing (Jenny) Huang, Université de Toronto
Titre: Une évaluation du risque de trouble neurocognitif, des interventions cognitives efficaces et de leurs recoupements avec les déterminants sociaux de la santé chez les personnes âgées ayant eu un traumatisme crânien.
Bourse/subvention: Bourse de doctorat
Chaque année, plus d’une personne âgée sur cinq au Canada fait une chute, laquelle peut causer un traumatisme crânien (TC). Les personnes âgées ayant eu un TC courent le risque de développer un trouble neurocognitif, mais nous ne connaissons pas l’ampleur de ce risque. Nous devons également nous pencher sur les interventions qui répondront à leurs besoins, comme les interventions cognitives, ainsi que le soutien aux soins communautaires ou à long terme, surtout si ces personnes risquent de subir des disparités en raison des déterminants sociaux de la santé.
Je mènerai trois projets axés sur les personnes âgées ayant eu un TC : 1) étude du risque de trouble neurocognitif et de l’utilisation des services de santé comme les soins à domicile et les centres de soins de longue durée; 2) description de l’incidence des interventions cognitives; 3) établissement des interventions cognitives avantageuses du point de vue financier pour le système de santé. Dans une optique d’équité en santé, je relèverai les interventions qui atténuent les disparités.
Cause
Cause
Valerie Sim, Université de l’Alberta
Recherche cofinancée par la Fondation Brain Canada
Titre: Oligomères bêta-amyloïdes : affiner la cible thérapeutique par le photomarquage et le fractionnement.
Bourse/subvention: Subvention de preuve de concept
La maladie d’Alzheimer est causée par l’accumulation dans le cerveau de protéines à la conformation altérée. Les traitements à base d’anticorps sont capables d’éliminer une partie de ces plaques, mais pas de guérir la maladie. Pourquoi? Nous pensons qu’ils ne ciblent pas les bonnes accumulations. Dans les cas de trouble neurocognitif, de nombreuses protéines forment des amas de tailles différentes, mais seulement certains d’entre eux sont responsables de la maladie. Malheureusement, les méthodes de purification de ces accumulations peuvent en altérer la structure et nous faire perdre ainsi toute l’information sur leur structure in vivo. Nous proposons de contourner le problème en commençant par une technique de photomarquage cérébral. Cette méthode consiste à marquer toutes les surfaces exposées des accumulations, à la manière d’une teinture sur nœuds. Ensuite, nous pouvons purifier tous les amas et déduire leur structure initiale à partir des surfaces marquées, comme si nous assemblions les pièces d’un casse-tête. En examinant la diversité des accumulations de protéines retrouvées dans le cerveau, nous espérons identifier des protéines pertinentes à cibler dans la formulation de traitements efficaces aux effets indésirables réduits.
Andrew Snow, Université de la Colombie-Britannique
Titre: Explorer le rôle de la signalisation de la protéine précurseur de l’amyloïde dans la formation de synapses et leur fonction.
Bourse/subvention: Bourse de doctorat
La perte de connexions fonctionnelles dans le système nerveux, qu’on appelle des synapses, est un des facteurs les plus fortement corrélés au déclin cognitif observé dans la maladie d’Alzheimer. Nous savons que la protéine précurseur de l’amyloïde (APP) joue un rôle dans la formation des synapses et dans leur fonction, mais ce rôle n’est pas encore très clair.
Dans cette étude, nous examinons la manière dont la signalisation de l’APP influence les synapses dans un modèle vivant simple. Nous explorons à quel moment et à quels endroits la signalisation de l’APP s’opère dans le système nerveux, et nous analysons les conséquences développementales et fonctionnelles de la manipulation de cette activité de signalisation. Ce projet de recherche nous aidera à mieux comprendre le rôle de l’APP dans le système nerveux et sa relation avec la formation et la fonction des synapses. C’est une fondation sur laquelle pourront s’appuyer d’autres équipes de recherche souhaitant déterminer la raison pour laquelle la maladie d’Alzheimer entraîne une perte synaptique dans des modèles plus complexes.
Mark Cembrowski, Université de la Colombie-Britannique
Recherche cofinancée par la Fondation Brain Canada
Titre: Un neurone « déclencheur » de la maladie d’Alzheimer.
Bourse/subvention: Nouveau chercheur
La maladie d’Alzheimer est caractérisée par un déclin cognitif progressif et une accumulation de protéine amyloïde bêta dans le cerveau. Les stades précoces sont associés à la présence de ces plaques dans la région cérébrale qu’on appelle l’hippocampe. Lors d’une récente étude encore non publiée de notre laboratoire, nous avons découvert dans cette structure un neurone excitateur atypique qui pourrait bien jouer un rôle « déclencheur » dans les premiers stades de l’Alzheimer.
Dans le cadre de notre programme de recherche, nous examinons actuellement ce type cellulaire dans un modèle murin de la maladie. Nous comptons enregistrer l’activité de ces neurones au fur et à mesure de l’évolution de la maladie pour tenter de comprendre comment cette activité change avec le déclin cognitif et comment les protéines amyloïde bêta s’accumulent dans tout le cerveau. Nous perturberons aussi l’activité de ces neurones pour essayer de ralentir l’accumulation de protéines et le déclin cognitif. Nous espérons que nos travaux informeront la conception de nouveaux traitements pharmacologiques capables de ralentir l’évolution de la maladie d’Alzheimer.
Jillian Stobart, Université du Manitoba
Recherche cofinancée par Research Manitoba
Titre: Inhiber la signalisation des récepteurs P2Y1 des astrocytes pour ralentir l’évolution de la maladie d’Alzheimer.
Bourse/subvention: Nouvelle chercheuse
Les astrocytes, un type de cellule gliale, jouent un rôle important dans la fonction cérébrale. Chez les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer, ces astrocytes deviennent anormaux. Ces anomalies pourraient détruire ou endommager les cellules et ainsi contribuer aux pertes de mémoire et aux problèmes sensoriels observés. Dans cette étude, nous explorerons le récepteur P2Y1, puisqu’on le retrouve en plus grande quantité chez les personnes vivant avec l’Alzheimer. Nous pensons que les astrocytes endommagent des neurones à cause de cette concentration anormalement élevée. Nous allons réduire la quantité de récepteurs P2Y1 sur les astrocytes dans des modèles murins de la maladie d’Alzheimer, et nous nous attendons à ce que davantage de neurones survivent et à ce que la fonction cérébrale soit meilleure. Les pertes de mémoire devraient également s’atténuer. Les résultats de l’étude nous aideront à mieux comprendre les mécanismes par lesquels la maladie d’Alzheimer endommage le cerveau, et informeront la conception de médicaments bloquant les récepteurs P2Y1 pour ralentir l’évolution de la maladie.
Anthony Flamier, Université de Montréal
Recherche cofinancée par la Fondation Brain Canada
Titre: Le rôle de la protéine TMEM106B dans la pathophysiologie de la maladie d’Alzheimer.
Bourse/subvention: Subvention de preuve de concept
Ce projet s’intéresse au rôle de la protéine TMEM106B dans la maladie d’Alzheimer (MA). La MA, principale cause de troubles neurocognitifs, se caractérise par une accumulation de protéines amyloïdes qui perturbe les fonctions cérébrales. Notre étude s’intéresse à TMEM106B, une protéine jouant un rôle dans le transport cellulaire, qui pourrait contribuer à éliminer ces accumulations nocives. Des données préliminaires portent à croire qu’en modifiant l’expression de TMEM106B dans les cellules cérébrales, on pourrait renforcer leur capacité à éliminer les amyloïdes, ce qui ralentirait, voire renverserait, la progression de la MA. En appliquant des techniques avancées d’édition de gène et d’imagerie, cette étude vise à révéler comment TMEM106B interagit avec les protéines amyloïdes et à évaluer son potentiel en tant que cible de traitements éventuels. Nous pourrions ainsi réaliser de nouvelles percées en matière de traitement de la MA, en mettant en lumière l’importance de TMEM106B dans le maintien de la santé du cerveau.
Jonas Licea, Université de Montréal / CHU Sainte-Justine Research Centre
Titre: La protéine BRI2, la protéine précurseur de l’amyloïde et la glycoprotéine M : une interaction moléculaire surprenante liée à la maladie d’Alzheimer et au virus herpès simplex de type 1.
Bourse/subvention: Bourse de doctorat
La maladie d’Alzheimer et les autres troubles neurocognitifs sont complexes, et nous ne connaissons pas encore exactement leurs causes. Pour la maladie d’Alzheimer, l’accumulation de plaques amyloïdes dans le cerveau est un facteur important. Ces plaques se forment lorsque la protéine précurseur de l’amyloïde (APP) n’est pas traitée correctement. De récentes études suggèrent qu’un virus courant, l’herpès simplex de type 1, pourrait favoriser la formation de plaques. Dans nos travaux précédents, nous avons découvert qu’une protéine de ce virus, soit la glycoprotéine M, peut interagir avec la protéine humaine BRI2, qui empêche l’accumulation de plaques. Nous nous penchons maintenant plus attentivement sur cette interaction, afin de comprendre son effet sur la formation de plaques dans les cellules du cerveau. Nous observons les niveaux et le comportement de différentes protéines, dans le but de faire progresser la prévention et le traitement de la maladie d’Alzheimer. Avec ces recherches, nous espérons ouvrir la voie à de nouvelles stratégies pour traiter les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer et améliorer leur qualité de vie.
Lisa Munter, Université McGill
Recherche cofinancée par la Fondation Brain Canada
Titre: Les gènes impliqués dans la régulation des transporteurs de glucose de type 1 au moyen de l’APP.
Bourse/subvention: Subvention de preuve de concept
La maladie d’Alzheimer est le trouble neurocognitif le plus courant. Le niveau de glucose (sucre) dans le cerveau est plus bas chez plusieurs personnes vivant avec cette maladie, mais peu de recherches se sont encore penchées sur les causes de ce phénomène. De plus, une protéine en particulier joue un rôle central dans la maladie d’Alzheimer : la protéine précurseur de l’amyloïde (APP). Nous avons fait une percée en découvrant un lien potentiel entre l’APP et l’apport de glucose au cerveau. Ce projet nous aidera à comprendre plus exactement la nature de ce lien. Dans le cadre de ces travaux, nous utiliserons des modèles de recherche qui omettent l’APP, ce qui est plutôt inhabituel lorsque l’on se penche sur la maladie d’Alzheimer, mais essentiel pour comprendre le lien cette protéine et le transporteur de glucose.
Maria Vera Ugalde, Université McGill
Recherche cofinancée par l’IRSC-IV
Titre: Démystifier les dynamiques moléculaires qui affaiblissent les connexions neuronales dans la maladie d’Alzheimer.
Bourse/subvention: Nouvelle chercheuse
La maladie d’Alzheimer et les autres troubles neurocognitifs se caractérisent par leur nature progressive et leur absence de traitement. Même avec un diagnostic précoce, il n’y a aucune façon de ralentir ou d’arrêter la dégradation des connexions neuronales, qui a un lien direct sur le déclin cognitif. Dans le cadre de notre projet, nous nous pencherons sur l’étiologie de la perte de connexions neuronales, afin de renforcer ces dernières pour ralentir la maladie et préserver les fonctions cognitives.
Diagnostic
Diagnostic
Laura Fitzgibbon-Collins, Institut de recherche en santé Lawson
Titre: Association longitudinale entre une faible circulation sanguine cérébrale en position verticale et la cognition des adultes ayant un trouble neurocognitif.
Bourse/subvention: Bourse postdoctorale
La plupart des études s’intéressant à la circulation sanguine cérébrale des personnes ayant un trouble neurocognitif ont été réalisées alors que ces personnes étaient couchées, ce qui ne brosse peut-être pas un tableau complet. J’ai élaboré un protocole novateur permettant de mesurer la circulation sanguine cérébrale d’une personne debout ou qui marche, ce qui a montré un lien, seulement observé en position debout, entre une circulation sanguine cérébrale accrue et une meilleure mémoire. J’explorerai si mon approche non invasive peut révéler un lien entre les changements à la circulation sanguine cérébrale et un déclin accéléré de la réflexion et de la mémoire. Les clinicien·nes auraient ainsi accès à des outils abordables et non invasifs permettant de détecter plus tôt les signes précurseurs, et par conséquent d’appliquer des traitements plus rapidement et auprès d’un plus grand nombre de personnes. Mon objectif est de permettre la détection plus précoce des troubles de la mémoire, ce qui pourrait se traduire par un meilleur pronostic pour les adultes ayant un trouble neurocognitif.
AmanPreet Badhwar, Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal
Recherche cofinancée par la Fondation Brain Canada
Titre: Établissement des signatures protéiques des lésions cérébrovasculaires détectées par IRM dans les vésicules extracellulaires secrétées par les cellules endothéliales en contexte de maladie d’Alzheimer.
Bourse/subvention: Subvention de preuve de concept
Des dommages aux vaisseaux sanguins du cerveau (système cérébrovasculaire) sont souvent observés en cas de maladie d’Alzheimer, et ils aggravent les symptômes cliniques. Notre projet a pour but de mettre au jour des biomarqueurs des dommages cérébrovasculaires associés à la maladie d’Alzheimer qui peuvent se mesurer dans le sang, ce qui n’existe pas à ce jour. Notre démarche reposera sur l’analyse du matériel des vésicules extracellulaires secrétées par les cellules endothéliales, en particulier celles libérées dans le sang par le système cérébrovasculaire, qui peuvent être isolées à l’aide de techniques spéciales. Les biomarqueurs sanguins, une fois qu’ils ont été identifiés et établis, peuvent 1) représenter un outil économique et largement accessible pour l’évaluation de la maladie d’Alzheimer, et contribuer à l’orientation vers d’autres tests (p. ex., neuro-imagerie) moins accessibles, et 2) faciliter la prévision et le suivi des effets thérapeutiques des médicaments.
Maxime Montembeault, Centre de recherche Douglas
Recherche cofinancée par la Fondation Brain Canada
Titre: Nouveau marqueur numérique et adaptatif de l’anomie pour le dépistage précoce de la maladie d’Alzheimer.
Bourse/subvention: Nouveau chercheur
Plus de 64 % des personnes âgées sans troubles neurocognitifs affirment oublier des mots lorsqu’elles parlent. Bien que cela fasse partie du cours normal du vieillissement, de récentes études suggèrent que lorsque ces difficultés s’accentuent jusqu’à un certain degré, cela peut être un signe de la maladie d’Alzheimer. Malheureusement, les examens cliniques actuels sur l’anomie ne permettent pas de repérer ces signes dans la population générale. L’étude s’articule autour de trois questions : 1) Les examens actuels sur l’anomie reflètent-ils l’expérience des personnes âgées et peuvent-ils prédire les diagnostics d’Alzheimer? 2) Pouvons-nous tirer profit des avancées technologiques pour améliorer ces examens et en créer un nouveau qui serait accessible au secteur clinique et au domaine de la recherche canadiens? 3) Ce nouvel examen serait-il plus efficace pour dépister la maladie? Ce projet pourrait grandement contribuer au dépistage et au diagnostic de trouble neurocognitifs chez les personnes âgées.
Darrell Mousseau, Université de la Saskatchewan
Recherche cofinancée par la Saskatchewan Health Research Foundation
Titre: Utilisation d’organoïdes de cerveaux humains pour faciliter le diagnostic de la maladie d’Alzheimer à début tardif, dont le développement est sporadique.
Bourse/subvention: Subvention de preuve de concept
La maladie d’Alzheimer à début tardif (MADT; apparition des symptômes après 65 ans) représente la majorité des cas d’Alzheimer, mais demeure difficile à diagnostiquer. Le sexe et l’environnement influent sur cette maladie, qui varie grandement sur le plan de l’âge de l’apparition des symptômes, du tableau clinique et de la vitesse de progression des marqueurs neuropathologiques. Il est urgent de créer un outil diagnostique dont l’efficacité serait indépendante de cette grande variabilité.
Nous avons élaboré une méthode pour générer des organoïdes de cerveaux humains ― des « cerveaux dans une boîte de Petri » ― à partir d’échantillons sanguins. Un examen préliminaire nous a permis de détecter des marqueurs pathologiques confirmant le diagnostic de la MADT chez une donneuse. Nous allons tester notre technologie sur d’autres donneurs et donneuses afin de montrer l’ampleur de son impact. Nous chercherons aussi à trouver un traitement médicamenteux qui retarderait l’apparition de ces marqueurs pathologiques.
Un outil combinant diagnostic et traitement efficaces malgré la variabilité des cas constituerait une percée majeure pour la MADT.
Joanne Matsubara, Université de la Colombie-Britannique
Recherche cofinancée par la Fondation Brain Canada
Titre: MicroARN biomarqueurs : analyser les larmes pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer.
Bourse/subvention: Subvention de preuve de concept
La maladie d’Alzheimer est une maladie cérébrale grave qui empire avec le temps. Le coût et le caractère désagréable des tests sont des barrières au diagnostic précoce. Pourtant, compte tenu des futurs traitements novateurs qui pourraient ralentir l’évolution de la maladie – un bienfait non négligeable dans les premiers stades –, il est crucial de détecter la maladie le plus tôt possible.
Les microARN (miARN) sont des petits fragments de matériel génétique. Ils ne participent pas directement à la synthèse des protéines, mais la régulent. On observe souvent des changements dans ces molécules chez les personnes malades. Dans la mesure où on les retrouve dans de nombreux fluides corporels, nous nous attendons à les détecter dans les larmes. Ce travail de recherche sur le fluide lacrymal pourrait nous aider à diagnostiquer la maladie d’Alzheimer.
Nous cherchons à concevoir une méthode facile pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer à ses stades précoces en analysant les larmes. Être capables de détecter des signes caractéristiques de la maladie d’Alzheimer dans ce fluide pourrait nous aider à proposer des examens diagnostiques simples et accessibles en clinique.
Épidémiologie
Épidémiologie
Brittany Intzandt, Institut de recherche Sunnybrook
Titre: Décortiquer les troubles neurocognitifs : cartographier les facteurs de risques liés au sexe à l’aide de l’analyse de réseau.
Bourse/subvention: Bourse postdoctorale
Le risque de développer la maladie d’Alzheimer ou un trouble neurocognitif cérébrovasculaire augmente grandement avec l’âge. Il est crucial de déterminer les facteurs de risques associés à ces maladies pour élaborer des stratégies de prévention ciblées et en diminuer l’incidence. Le sexe influence les facteurs de risque de ces pathologies, et pourtant, on ne sait pas dire quels facteurs en particulier augmentent le risque pour chaque sexe, et si certains facteurs touchent plus un sexe que l’autre.
Risque
Risque
Arthur Cassa Macedo, Université McGill
Titre: Relation entre les facteurs de risques vasculaires et la progression clinique et pathologique de la maladie d’Alzheimer.
Bourse/subvention: Bourse de doctorat
Les facteurs de risques vasculaires, comme l’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie, sont des problèmes de santé pouvant être modifiés ou contrôlés, et qui sont connus pour augmenter le risque de maladie d’Alzheimer (MA). Or, on ignore s’ils augmentent ce risque en causant directement les accumulations de protéines dans le cerveau associées à la MA ou en entraînant autrement un déclin cognitif. Notre étude vise à révéler si ces facteurs de risques permettent de prévoir la progression des changements associés à la MA dans le cerveau et du déclin cognitif. Nous la mènerons auprès de personnes qui n’ont pas de trouble cognitif, de personnes qui ont un trouble cognitif léger et de personnes qui ont la MA. À l’aide d’un score du risque de trouble neurocognitif, qui se fondera sur des facteurs comme l’âge, le sexe, le niveau de scolarité, la pression artérielle, l’indice de masse corporelle, les niveaux de cholestérol, l’activité physique et la génétique, nous évaluerons chaque personne participante. Nous verrons ensuite si ce score est lié à la progression des changements associés à la MA dans le cerveau, comme l’accumulation de protéines bêta-amyloïdes et tau, la perte de cellules cérébrales et un déclin cognitif global sur un à trois ans. En comprenant mieux le rôle de ces facteurs de risques dans la MA, nous pourrons élaborer de meilleurs traitements.
Beatriz Oliveira, Centre de recherche CIUSSS NÎM
Titre: Analyse des troubles du sommeil, des prédispositions génétiques et des fonctions cognitives au stade préclinique de la maladie d’Alzheimer.
Bourse/subvention: Bourse de doctorat
On a découvert que les troubles du sommeil, qui affectent la mémoire et les fonctions cognitives, augmentent le risque que la maladie d’Alzheimer se développe. Notre étude vise à analyser les liens complexes entre la maladie d’Alzheimer et les problèmes du sommeil, et précisément à comprendre si les prédispositions génétiques à la maladie affectent la qualité du sommeil et si les problèmes de sommeil aggravent le déclin cognitif chez les personnes à risque. Nous évaluerons les habitudes de sommeil, les gènes et les fonctions cognitives de personnes aînées à risque avec troubles cognitifs légers et sans troubles cognitifs. En faisant la lumière sur ces liens, nous espérons arriver à repérer des signes précoces de la maladie, pour intervenir de façon ciblée sur le sommeil et réduire le déclin cognitif. Cette recherche nourrit l’espoir de trouver des approches personnalisées de prévention et de traitement de la maladie d’Alzheimer, améliorant le sort des personnes vivant avec des troubles neurocognitifs et leurs personnes proches aidantes grâce à une compréhension et un soutien accrus.
Thérapie
Thérapie
Philip Gerretsen, Centre de toxicomanie et de santé mentale / Université de Toronto
Recherche cofinancée par la Fondation Brain Canada
Titre: La psilocybine augmente-t-elle la densité synaptique du cerveau des personnes ayant un trouble cognitif léger?
Bourse/subvention: Subvention de preuve de concept
Le trouble cognitif léger amnésique (TCLA) se caractérise par un trouble de la mémoire qui n’interfère pas avec le quotidien. Il est considéré comme un précurseur de la maladie d’Alzheimer, pour laquelle il n’existe aucun traitement à ce jour. On constate un intérêt renouvelé pour l’utilisation de psychotropes, dont la psilocybine, dans le traitement de problèmes de santé mentale. Selon des études, la psilocybine produit ses effets psychédéliques, et possiblement cliniques, en raison d’interactions avec un récepteur de la sérotonine précis dans le cerveau, 5HT2A-R. Une densité réduite du récepteur 5HT2A-R est associée à un trouble neurocognitif (p. ex., un trouble de la mémoire). Des essais précliniques menés sur des animaux portent à croire que la psilocybine favorise la formation de connexions cellulaires dans les régions du cerveau responsables de l’apprentissage et de la mémoire, possiblement par la stimulation de 5HT2A-R. Il y a donc lieu d’envisager d’utiliser la psilocybine comme traitement novateur du TCLA, afin de freiner la progression de cette maladie neurodégénérative. Notre étude en double aveugle et contrôlée contre placebo visera à établir si la psilocybine augmente la densité des connexions cellulaires chez les personnes ayant un TCLA. La densité synaptique du cerveau sera mesurée à l’aide d’une technologie d’imagerie médicale appelée tomographie par émission de positons, avant et après l’administration de psilocybine. Nous souhaitons par ailleurs évaluer si les changements dans la densité synaptique sont associés à des améliorations de la mémoire.
Nishat Malik, Institut universitaire en santé mentale Douglas
Titre: Les effets d’un traitement à base de CBD sur l’hyperactivité de l’hippocampe et les troubles cognitifs au stade de la maladie d’Alzheimer précédant la formation de plaques chez un modèle murin.
Bourse/subvention: Bourse de doctorat
Au stade léger de la maladie d’Alzheimer, avant la formation de plaques amyloïdes, on retrouve parfois des cellules hyperactives dans l’hippocampe (région du cerveau responsable de la mémoire), ce qui serait associé à la perte de mémoire. Réduire l’activité neuronale constituerait une piste de traitement précoce de la maladie. Le cannabidiol (CBD) est un constituant non euphorisant du cannabis utilisé pour réduire les convulsions. Il pourrait s’agir d’une substance prometteuse pour traiter la maladie d’Alzheimer grâce à la réduction de l’hyperactivité neuronale. Dans le cadre de mon projet, je cherche à évaluer si le CBD peut jouer sur l’hyperactivité des neurones de l’hippocampe et ainsi améliorer la mémoire d’un modèle murin de l’Alzheimer. Avant, pendant et après le traitement au CBD, nous évaluerons, par électrophysiologie (grâce à des imageries en coupe du cerveau) et par lecture de miniscope (grâce à l’installation de lentilles) l’activité neuronale des souris et leur comportement en liberté lors de l’exécution de tâches de mémorisation. En intervenant sur l’hyperactivité de l’hippocampe, le CBD devrait pallier les pertes de mémoire du modèle murin.
Robert Britton, Université Simon Fraser
Titre: Nucléotides novateurs dans la formulation d’oligonucléotides antisens de nouvelle génération contre la maladie d’Alzheimer.
Bourse/subvention : Subvention de preuve de concept
Les oligonucléotides antisens forment une catégorie de médicaments prometteurs dans le traitement des maladies neurodégénératives, notamment la maladie d’Alzheimer. Ceux dont nous disposons actuellement pour traiter l’Alzheimer n’ont pas démontré de grande efficacité clinique, car ils n’atteignent pas les régions du cerveau les plus affectées. Notre projet a pour but d’introduire de nouvelles structures dans la formulation de ces oligonucléotides, lesquelles modifieront leur distribution cérébrale et leur permettront d’atteindre les zones du cerveau les plus cruciales dans le ralentissement ou l’arrêt de l’évolution de la maladie.
Samantha Carew, Université Memorial de Terre-Neuve-et-Labrador
Titre: Une nouvelle perspective sur la concentration idéale de glutamate pourrait préserver les synapses et la cognition chez les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer.
Bourse/subvention: Bourse postdoctorale
Les synapses sont des connexions spécialisées qui permettent aux neurones de communiquer. La gravité des pertes et des lésions synaptiques est le plus grand prédicteur du déclin cognitif observé dans la maladie d’Alzheimer. Le glutamate est une molécule essentielle à la communication neuronale, mais en trop grande ou en trop petite quantité, elle peut détruire les synapses. Contre toute attente, nous ne savons pas exactement quel mécanisme est en jeu. En temps normal, le glutamate est éliminé des synapses par des cellules de soutien qu’on appelle les astrocytes, une capacité partagée par les neurones.
Notre travail de recherche en modèle murin de la maladie d’Alzheimer démontre que l’élimination du glutamate par les neurones est défectueuse avant même l’apparition de symptômes cognitifs. Nous émettons l’hypothèse selon laquelle cette perturbation pourrait jouer un rôle crucial dans la rupture précoce de la communication des synapses et dans leur destruction subséquente.
Avec ce projet, nous souhaitons explorer cette idée plus en détail en apportant aux neurones les molécules qui leur permettront d’éliminer le glutamate plus efficacement. Nous pensons qu’une telle intervention précoce ralentira ou préviendra la destruction synaptique, le déclin cognitif et la maladie.
Translationnelle
Translationnelle
Krista Power, Université d’Ottawa
Recherche cofinancée par la Fondation Brain Canada
Titre: Ciblage du microbiome dans l’axe intestin-cerveau par l’alimentation et l’activité physique chez les personnes présentant un déclin cognitif subjectif.
Bourse/subvention: Subvention de preuve de concept
On observe des changements dans la flore intestinale des personnes qui ont la maladie d’Alzheimer ou qui ont un risque élevé de la développer. Ces changements peuvent entraîner une hausse de l’inflammation dans le corps et le cerveau, ce qui peut augmenter le risque de trouble neurocognitif. Une modification du mode de vie, comme l’adoption d’une saine alimentation et la pratique d’activité physique, est associée à une diminution de ce risque, en plus de préserver la santé du microbiote. Notre projet vise à évaluer si l’adoption d’une alimentation bonne pour le cerveau et/ou d’un programme d’activité physique améliore la fonction cognitive, et si les changements aux micro-organismes dans le système digestif en sont responsables. Nous solliciterons la participation de personnes qui ont remarqué un changement dans leur mémoire (déclin cognitif subjectif), mais qui n’ont pas encore développé la maladie d’Alzheimer ou un autre trouble neurocognitif.
Traitement
Traitement
Jolene Phelps, Université de Victoria
Titre: Optimisation des traitements reposant sur des vésicules extracellulaires dans un modèle de la maladie d’Alzheimer imprimé en 3D.
Bourse/subvention: Bourse postdoctorale
Les cellules souches sont prometteuses dans le traitement de la maladie d’Alzheimer et des autres troubles neurocognitifs. Des scientifiques ont récemment découvert que les cellules souches agissaient en libérant certaines molécules (protéines, lipides et ARN). En fait, ces molécules peuvent être encapsulées dans des nanoparticules (vésicules extracellulaires, ou EV) qui les protègent et les transportent vers leur site d’action. Les EV peuvent être synthétisées pour remplacer les cellules dans les traitements. Elles ont pour avantage de ne pas être « vivantes », ce qui les rend plus fiables et plus adaptables. Notre projet de recherche vise à évaluer des EV dérivées de cellules souches dans un modèle biologique de la maladie d’Alzheimer imprimé en 3D pour déterminer si les EV permettent d’obtenir des résultats favorables, et si oui, lesquels. D’autres études s’intéresseront au rôle des différentes molécules qui composent les EV. Ces travaux nous aideront à mieux comprendre les interactions entre les EV et le cerveau, et à concevoir des traitements plus précis et ciblés.
Dawn Bowdish, Université McMaster
Recherche cofinancée par la Fondation Brain Canada
Titre: Évaluation de l’efficacité d’un agent d’hypométhylation pour la diminution des troubles neurocognitifs à la suite d’une pneumonie.
Bourse/subvention: Subvention de preuve de concept
Les infections respiratoires graves comme la pneumonie peuvent considérablement accélérer le développement des troubles neurocognitifs. Grâce à la prévention des infections, les personnes âgées pourraient profiter de plus d’années de santé cérébrale et d’autonomie. Les vaccins peuvent être utiles, mais leur efficacité n’est pas garantie. Il y a donc lieu de trouver des traitements ralentissant le développement des troubles neurocognitifs chez les personnes gravement malades. Nous voulons comprendre ce qui se produit dans le cerveau à la suite d’une infection pour pouvoir freiner les troubles neurocognitifs, et mettre à l’essai sur des souris un médicament pouvant prévenir ces troubles après une infection.
Iva Zovkic, Université de Toronto
Recherche cofinancée par la Fondation Brain Canada
Titre: Évaluation du variant d’histone macroH2A1.1 comme régulateur principal de l’équilibre PARP1-SIRT1 dans la maladie d’Alzheimer.
Bourse/subvention: Subvention de preuve de concept
La maladie d’Alzheimer (MA) se caractérise par le dérèglement du fonctionnement de bien des protéines, ce qui rend difficile l’identification d’une seule cible thérapeutique. Pour compliquer davantage les choses, bon nombre de ces protéines dysfonctionnelles assument des fonctions critiques dans un cerveau en santé, si bien qu’en inhibant complètement leur activité, on peut donner lieu à des effets secondaires nuisibles. Parmi ces protéines, notons PARP1 et SIRT1, qui favorisent le bon fonctionnement du cerveau en santé, mais se dérèglent avec la MA. Ces protéines rivalisent pour les mêmes ressources cellulaires. Par conséquent, le niveau excessivement élevé de PARP1 attribuable à la MA nuit au fonctionnement de la SIRT1, ce qui contribue à la neurodégénérescence et au déclin de la mémoire. Dans le cadre de ce projet, nous vérifierons l’hypothèse selon laquelle une protéine appelée histone macroH2A1.1 régule l’équilibre entre PARP1 et SIRT1, et que le rétablissement du fonctionnement normal de mH2A1.1 préserve l’activité des trois protéines, prévenant la neurodégénérescence et le déclin de la mémoire.
Taufik Valiante, Réseau universitaire de santé / CAMH / Université de Toronto
Recherche cofinancée par la Fondation Brain Canada
Titre: SCP-NPP-MA : un essai clinique pilote portant sur la stimulation cérébrale profonde du noyau pédonculopontin pour le traitement de la maladie d’Alzheimer.
Bourse/subvention: Subvention de preuve de concept
Les oscillations gamma (OG) sont des signaux électriques détectés dans le cerveau qui sont essentiels pour la mémoire et la cognition. Les OG sont le fruit de l’activité de cellules cérébrales appelées interneurones exprimant la parvalbumine (INPV), et sont toutes deux touchées par la maladie d’Alzheimer (MA). Fait remarquable, la stimulation des INPV a restauré les OG et préservé la mémoire de personnes vivant avec la MA dans des essais précliniques. De plus, la stimulation des INPV a atténué l’accumulation anormale de protéines, qui est au cœur de la pathophysiologie de la MA. La stimulation cérébrale profonde (SCP), une procédure neurochirurgicale répandue, prévoit l’implantation d’une électrode pour stimuler une région donnée du cerveau. Le noyau pédonculopontin (NPP), une zone du tronc cérébral, est reconnu comme la principale source d’OG dans le cerveau. Nous entreprenons donc un essai clinique pilote visant à fournir une validation du concept selon lequel la SCP peut augmenter l’activité des INPV (restaurer les OG), contrer l’accumulation de protéines bêta-amyloïdes et préserver la mémoire des personnes ayant la MA.
Olivier Parent, Centre de recherche Douglas, Institut universitaire en santé mentale Douglas
Recherche cofinancée par le Fonds de recherche du Québec (FRQ)
Titre: Utilisation de séquences avancées d’IRM pour évaluer la gravité des lésions vasculaires dans le cerveau.
Bourse/subvention: Bourse de doctorat
Les hypersignaux de la substance blanche sont un type d’anomalie du cerveau détectable au moyen de l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Ce signe de dysfonction vasculaire est l’anomalie radiologique la plus détectée dans la population aînée. Ces hypersignaux peuvent accentuer le risque que se développe un trouble neurocognitif, particulièrement la maladie d’Alzheimer. Fondamentalement, ils peuvent indiquer divers types d’altérations des tissus, et potentiellement contribuer à la réversibilité des lésions grâce à la gestion du facteur de risque cardiovasculaire. Avec mon projet, je cherche à me servir de séquences d’IRM pour estimer les processus physiopathologiques derrière les hypersignaux de la substance blanche (œdèmes, inflammation, démyélinisation, etc.). Ces estimations me permettront d’évaluer si ces processus physiopathologiques varient en fonction de l’endroit où se trouvent les hypersignaux. Enfin, grâce à l’apprentissage machine, je tirerai parti de ces nouvelles connaissances pour trouver quels modèles spatiaux et physiopathologiques jumelés à quelles habitudes de vie et interventions pharmacologiques ciblant le facteur de risque cardiovasculaire permettraient de réduire les hypersignaux de substance blanche et d’obtenir des résultats cliniques optimaux.
Simon Wing,Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill Research Institute
Recherche cofinancée par la Fondation Brain Canada
Titre: Ciblage de l’enzyme désubiquitinant USP19 pour le traitement de la maladie d’Alzheimer.
Bourse/subvention: Subvention de preuve de concept
La progression de la maladie d’Alzheimer est attribuable à la propagation d’agrégats de protéines tau et de protéines amyloïdes à des régions du cerveau qui n’étaient pas touchées jusque là. Nous ne comprenons pas encore comment ces agrégats se propagent et comment empêcher ce phénomène. Récemment, nous avons découvert que retirer le gène USP19 de souris avec une maladie semblable à l’Alzheimer ralentit la propagation des agrégats, entraînant moins d’inflammation dans le cerveau, une atrophie cérébrale diminuée et une plus longue espérance de vie. Notre étude vise à déterminer si un composé chimique (possiblement un médicament) qui inhibe l’action de la protéine USP19 dans un modèle murin d’une maladie proche de l’Alzheimer aurait le même effet que la perte du gène USP19 chez la souris. Nous chercherons également à voir si ce médicament potentiel agit sur l’inflammation du cerveau. Des résultats concluants permettraient de créer un médicament à base de ce composé chimique, que l’on pourrait éventuellement tester sur la patientèle.