Mythes et réalités sur les troubles neurocognitifs

Les mythes et les idées fausses sur la maladie d’Alzheimer et les autres troubles neurocognitifs abondent : on se méprend souvent sur leur nature, leur origine et leurs effets. Ces mythes nuisent à la compréhension de la maladie et au soutien des personnes touchées.

Ce n'est pas seulement une maladie de personne âgée.

Pourquoi faut-il dissiper les idées fausses sur les troubles neurocognitifs? 

Plus vite nous réfuterons les mythes, mieux nous pourrons soutenir les personnes touchées. 

Vous pouvez dissiper les idées fausses en : 

L’âge

Mythe : Les troubles neurocognitifs touchent uniquement les personnes âgées. 

Réalité : Les troubles neurocognitifs peuvent aussi toucher les jeunes. 

S’il est vrai que les troubles neurocognitifs se manifestent le plus souvent après 65 ans, ils peuvent aussi se développer avant, parfois même durant l’enfance. On parle alors de trouble neurocognitif à début précoce. 

En savoir plus sur les troubles neurocognitifs à début précoce. 

Mythe : Les troubles neurocognitifs font partie du processus de vieillissement normal; tout le monde finit par en développer un. 

Réalité : Les troubles neurocognitifs ne font pas partie du processus de vieillissement normal. 

La plupart des gens vieilliront sans développer de trouble neurocognitif. Même si on ne connaît pas les causes exactes de ces troubles, on sait que certains facteurs et certains problèmes de santé (comme le diabète et les AVC) en augmentent le risque. 

Découvrez les différences entre le vieillissement normal et les troubles neurocognitifs. 

Certains facteurs de risque des troubles neurocognitifs sont modifiables, c’est-à-dire qu’on peut les contrôler. Comme pour toute autre maladie, on peut réduire le risque de les développer en prenant des mesures adéquates. 

En savoir plus sur les facteurs de risque des troubles neurocognitifs. 

Mythe : Les pertes de mémoire sont toujours dues à des troubles neurocognitifs. 

Réalité : Les pertes de mémoire augmentent souvent avec l’âge. Ce n’est pas forcément un signe de trouble neurocognitif. 

Il est normal d’oublier des choses de temps en temps. Si vos pertes de mémoire sont assez graves pour affecter votre fonctionnement et votre qualité de vie au quotidien, parlez-en à votre médecin ou prestataire de soins dès que possible. 

En savoir plus sur le processus diagnostique. 

Les pertes de mémoire ne sont pas le seul signe de trouble neurocognitif; en fait, bien souvent, elles n’en sont même pas le symptôme principal. Si vous éprouvez des changements d’humeur, de comportement ou de capacité inexpliqués, contactez votre médecin. 

Découvrez les dix signes précurseurs de trouble neurocognitif. 

Mythe : Les personnes vivant avec un trouble neurocognitif ne comprennent pas ce qui se passe autour d’elles. 

Réalité : La maladie affecte chaque personne différemment. Ne présumez pas du niveau de compréhension d’une personne avant de lui avoir parlé. 

Toutes les personnes vivant avec un trouble neurocognitif méritent qu’on les traite avec respect. Malheureusement, dès l’obtention de leur diagnostic, elles sont victimes de préjugés et de présupposés injustes sur leurs capacités. 

En savoir plus sur la stigmatisation des troubles neurocognitifs. 

Aux premiers stades de la maladie, les personnes touchées n’éprouvent que des déficits légers. Elles peuvent s’occuper d’elles-mêmes, prendre des décisions et, souvent, se débrouiller seules. Si elles semblent avoir besoin d’aide, ne supposez pas que c’est le cas; posez-leur d’abord la question. 

Découvrez comment devenir allié·e des personnes vivant avec un trouble neurocognitif. 

Aux stades avancés de la maladie, les personnes touchées n’arrivent pas toujours à communiquer directement avec leur entourage, mais elles peuvent encore reconnaître et comprendre les sentiments derrière les gestes et paroles. Essayez de communiquer par les sens, notamment le toucher et l’ouïe (ex. : musique). 

En savoir plus sur la communication et les troubles neurocognitifs. 

Les causes

Mythe : Une personne de ma famille a développé un trouble neurocognitif; ça m’arrivera donc forcément aussi. 

Réalité : Les troubles neurocognitifs ne sont généralement pas dus à la génétique. 

Si la génétique peut jouer un rôle dans le développement de certains types de troubles neurocognitifs, dans la majorité des cas, on n’observe aucun lien génétique évident et connu. En fait, moins de 5 % de toutes les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer l’ont héritée de leur famille. 

En savoir plus sur le dépistage génétique et maladie d’Alzheimer. 

Mythe : Le tabagisme est une cause de trouble neurocognitif. 

Réalité : Le tabagisme à lui seul n’est pas une cause de trouble neurocognitif, mais c’est un des facteurs de risque les plus importants. 

Les personnes qui fument ne développeront pas toutes un trouble neurocognitif, mais le tabagisme augmente tout de même leur risque, d’après un rapport de la revue médicale The Lancet

La bonne nouvelle, c’est qu’il s’agit d’un facteur modifiable : le risque diminue lorsqu’on arrête de fumer. 

En savoir plus sur les facteurs de risque modifiables. 

Mythe : L’exposition à l’aluminium est une cause de trouble neurocognitif. 

Réalité : Il n’existe aucune preuve convaincante que l’aluminium serait une cause de trouble neurocognitif. 

Les études actuelles n’ont trouvé aucune preuve convaincante que l’exposition à l’aluminium est liée au développement des troubles neurocognitifs. 

En savoir plus sur les facteurs de risque non prouvés des troubles neurocognitifs. 

Prévention et traitement

Mythe : On peut guérir les troubles neurocognitifs. 

Réalité : Actuellement, les formes irréversibles de troubles neurocognitifs sont incurables; mais il sera peut-être possible de les guérir un jour. 

Toutes les formes irréversibles de troubles neurocognitifs, incluant la maladie d’Alzheimer, sont pour le moment incurables. Toutefois, le recours aux médicaments, à un soutien et à des soins adéquats dès le début peut aider à la gestion des symptômes et améliorer la qualité de vie. 

Puisque les troubles neurocognitifs ne font pas partie du processus de vieillissement normal, ils pourraient théoriquement être guéris. En ce moment même, des équipes de recherche canadiennes travaillent d’arrache-pied pour mieux les comprendre. 

Si on arrive à découvrir leurs causes exactes, on pourra élaborer de meilleurs traitements, et même un remède curatif. On n’en est pas encore là, mais il y a de l’espoir. 

Découvrez ce que la recherche révèle sur les troubles neurocognitifs. 

* Remarque : Le terme « formes irréversibles » désigne les types de troubles neurocognitifs dont les effets sont permanents, comme la maladie d’Alzheimer et la dégénérescence frontotemporale.  

Mythe : Il est possible de prévenir les troubles neurocognitifs. 

Réalité : Bien que certains médicaments puissent en atténuer les symptômes, aucun traitement ne peut totalement prévenir les troubles neurocognitifs ni arrêter leur progression. 

Bien qu’aucun traitement ne puisse prévenir les formes irréversibles de troubles neurocognitifs, quatre médicaments approuvés peuvent aider à gérer les symptômes de certains types, dont la maladie d’Alzheimer.  

En savoir plus sur les traitements pharmacologiques de la maladie d’Alzheimer. 

Il apparaît de plus en plus clairement que de saines habitudes de vie peuvent réduire le risque de trouble neurocognitif, notamment les suivantes : 

  • Faire de l’activité physique 
  • Socialiser 
  • Faire travailler son cerveau 
  • Manger sainement 
  • Faire des choix sains et éclairés 
  • Gérer son stress et ses problèmes de santé 

Découvrez comment réduire votre risque de développer un trouble neurocognitif. 

Mythe : On peut prévenir et traiter les troubles neurocognitifs grâce à des vitamines, des suppléments et des agents stimulateurs de la mémoire. 

Réalité : Bien que ces traitements puissent aider à gérer le stress et à atténuer certains symptômes, ils ne peuvent arrêter ni inverser le déclin cognitif dû aux troubles neurocognitifs. 

De nombreuses études ont évalué l’efficacité de produits comme l’huile de noix de coco, les remèdes à base de plantes et les suppléments alimentaires pour prévenir et traiter les troubles neurocognitifs. Les résultats ne sont toutefois pas concluants. 

En savoir plus sur les traitements alternatifs pour les troubles neurocognitifs. 

Mythe : La marijuana peut prévenir et traiter les troubles neurocognitifs. 

Réalité : Même si certaines études en cours semblent prometteuses, il n’existe actuellement aucune preuve de l’utilité du cannabis pour traiter ou prévenir les troubles neurocognitifs. 

Des chercheur·euses étudient actuellement les usages possibles du cannabis, notamment pour la gestion des symptômes des troubles neurocognitifs. 

En savoir plus sur le cannabis et le traitement des troubles neurocognitifs. 

Vivre avec un trouble neurocognitif

Mythe : Un diagnostic de maladie d’Alzheimer signifie que notre vie est finie. 

Réalité : Il est possible de mener une vie active et intéressante après avoir reçu un diagnostic. 

De nombreuses personnes mènent une vie active et intéressante pendant encore de nombreuses années après avoir reçu un diagnostic de trouble neurocognitif. Elles ont des projets et leur vie continue d’avoir un sens. Comment bien vivre avec un trouble neurocognitif? 

  • La recherche indique que l’adoption d’habitudes de vie saines peut aider à ralentir l’évolution de la maladie (ex. : manger sainement, faire régulièrement de l’exercice, socialiser et stimuler son cerveau). 
  • Le diagnostic précoce et les traitements pharmaceutiques peuvent aussi avoir un effet bénéfique. Bien qu’ils ne fonctionnent pas pour tout le monde, les médicaments sont plus efficaces au stade léger, d’où l’importance d’obtenir un diagnostic précoce
  • Il est aussi important que les personnes touchées aient accès à des services et à des programmes qui améliorent leur qualité de vie. 
  • Certaines personnes vivant avec un trouble neurocognitif aiment prendre la parole en public pour sensibiliser la population et réduire la stigmatisation. 

Découvrez comment bien vivre avec un trouble neurocognitif. 

Mythe : Toutes les personnes vivant avec un trouble neurocognitif connaissent des changements de comportement troublants (comme de l’agressivité). 

Réalité : Les troubles neurocognitifs ont des effets différents d’une personne à l’autre; le comportement n’est pas toujours touché. 

Les personnes ayant un trouble cognitif ne connaissent pas toutes des changements de comportement. Il arrive toutefois que l’effet de la maladie sur le cerveau entraîne des changements de comportement, d’humeur ou de personnalité. En effet, comme les personnes touchées ont souvent de la difficulté à comprendre le monde, de pertes de mémoire, une certaine confusion et une difficulté accrue à communiquer, elles ont du mal à exprimer leurs besoins, ce qui affecte leur comportement. Pour savoir comment aider une personne vivant avec un trouble cognitif qui présente des changements de comportement, renseignez-vous sur les troubles neurocognitifs ainsi que sur les moyens de communiquer avec elle et de lui offrir un environnement sécuritaire.  

En savoir plus sur les troubles cognitifs et les changements de comportement. 

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