Déterminants sociaux de la santé et des troubles neurocognitifs au sein des communautés noires
Il est important de s’informer et d’aborder les résultats en matière de santé de la population noire de l’Ontario pour s’assurer que tous les Ontariens aient une chance équitable de s’épanouir, de contribuer et de se sentir soutenus au sein de leur communauté.
Saviez-vous que les Noirs sont environ deux fois plus susceptibles d’avoir la maladie d’Alzheimer ou un autre trouble neurocognitif que leurs homologues blancs?
De manière connexe, la maladie a tendance à être diagnostiquée à un stade ultérieur, ce qui limite l’efficacité des traitements qui dépendent d’une intervention précoce. Les disparités entre plusieurs déterminants sociaux de la santé entraînent un traitement inéquitable et des résultats inférieurs en matière de santé chez les populations noires partout en Ontario.
Disparités en matière de santé dans les communautés noires
Les déterminants sociaux de la santé sont les conditions et les systèmes dans lesquels les gens naissent, grandissent, travaillent, vivent et vieillissent; ils façonnent les expériences et les résultats de la vie quotidienne. Ces déterminants ont une incidence importante sur les inégalités en matière de santé vécues au sein et entre les pays, les provinces, les villes et les quartiers. Des études démontrent que des déterminants clés comme un niveau de revenu inférieur, un niveau d’éducation plus faible, le fait de vivre dans des quartiers défavorisés, l’adversité au début de la vie et la discrimination raciale peuvent être liés à un risque accru de développer un trouble neurocognitif plus tard dans la vie.
Les Ontariens noirs font face à des résultats disproportionnellement moins élevés pour les déterminants sociaux de la santé par rapport à leurs homologues blancs. Par exemple, alors que les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux figurent parmi les principales causes de décès chez les Canadiens, c’est dans les communautés noires que l’on observe les plus fortes augmentations des facteurs de risque de maladies cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux, comme l’hypertension, le diabète et le stress chronique. Une étude menée de 2001 à 2012 a révélé que les taux de diabète ont doublé chez les femmes noires en Ontario, et sont passés de 6 % à 12 %. Les femmes noires ont également connu
l’augmentation la plus drastique des taux d’hypertension, passant de 20 % en 2001 à 27 % en 2012. Il est maintenant bien établi que ces maladies chroniques font également partie des principaux facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer et des autres troubles neurocognitifs, où des taux plus élevés continuent d’exister parmi les populations noires.
Discrimination raciale
La discrimination raciale est un important déterminant de la santé qui agit comme une force qui influe sur la distribution de divers autres déterminants sociaux tels que l’éducation, le statut socio-économique, l’emploi et l’environnement du quartier. Au fil du temps, les disparités entre les différents déterminants sociaux de la santé entraînent un traitement inéquitable et des résultats inégaux en matière de justice et de santé qui sont vécus par les groupes racialisés. Par exemple :
· Les Canadiens noirs représentent 2,9 % de l’ensemble de la population canadienne, cependant, ils représentent 18 % des Canadiens vivant dans la pauvreté au Canada.
· 24 % de la population noire de l’Ontario est considérée comme à faible revenu, comparativement à 14 % de la population racialisée générale de l’Ontario. De plus, les Canadiens noirs de la deuxième génération gagnent 10 à 15 % de moins que les Canadiens blancs de la deuxième génération, même lorsque les résultats sont ajustés pour refléter le niveau d’éducation.
· Les chiffres du Toronto District School Board démontrent que 69 % des élèves noirs ont obtenu leur diplôme en 2011, comparativement à 87 % des autres élèves racialisés et à 84 % des élèves blancs.
Les mauvais résultats en matière de santé chez les Noirs de l’Ontario peuvent être perçus comme le résultat des effets directs de la discrimination raciale et indirectement par chacun de ces déterminants sociaux de la santé qui façonnent et influencent la vie quotidienne et les expériences des populations noires. Par exemple, des études montrent que les personnes noires vivant avec un trouble neurocognitif et leurs partenaires de soins sont plus susceptibles d’éprouver des difficultés à accéder aux soins et au soutien nécessaires en raison des obstacles découlant du racisme systémique et de la marginalisation socio-économique enracinée dans nos communautés et nos systèmes de santé. L’accès insuffisant à des soins en
matière de troubles neurocognitifs sûrs et appropriés d’un point de vue culturel ne met en évidence qu’un exemple des nombreuses façons dont la discrimination raciale au sein de notre système de santé agit comme un obstacle au diagnostic et au traitement de problèmes de santé tels que les troubles neurocognitifs.
Des lacunes en matière de recherche
Des recherches menées dans le monde entier montrent que les troubles neurocognitifs affectent jusqu’à deux fois plus les populations noires que les populations blanches. Cependant, les communautés racialisées continuent d’être sous-représentées dans la recherche sur ces maladies à l’échelle nationale et internationale, ce qui entraîne des lacunes importantes dans la recherche et les informations disponibles pour comprendre les impacts de ces maladies dans les diverses communautés.
Ces lacunes qui existent entre les communautés signifient que les politiques, programmes et stratégies actuels consacrés aux personnes vivant avec un trouble neurocognitif et leur famille ne répondent pas aux besoins et ne reflètent pas les expériences des communautés noires, ce qui laisse de nombreuses personnes se sentir exclues ou sans voix, et moins susceptibles de rechercher un traitement et un soutien.
Pour commencer à combler cette lacune, il est essentiel que les voix et les expériences des communautés sous-représentées soient entendues, et que la représentation et le leadership des Noirs soient présents là où les décisions sont prises concernant la recherche, les programmes et le soutien aux personnes vivant avec un trouble neurocognitif et à leurs familles.